Une nouvelle ligne de métro va transformer Lausanne

À l’horizon 2031, Lausanne disposera d’une troisième ligne de métro. Déjà mandaté en groupement pour les études des équipements électromécaniques, des automatismes et du matériel roulant sur une partie du tronçon, BG participe aussi à la réalisation du m3 en pilotant la planification et la construction de quatre stations et de trois tunnels.

Pour Lausanne, il s’agit du chantier de la décennie. À terme, son achèvement devrait renforcer considérablement l’offre en matière de mobilité urbaine. Le développement du métro m2 et la création d’une troisième ligne de métro visent à offrir un réseau de transports publics performant et durable au cœur de l’agglomération Lausanne-Morges. L’ambition est également de répondre à la forte augmentation de voyageurs transitant par la gare de Lausanne, qui sera complètement transformée d’ici dix ans, et au développement conséquent de quartiers excentrés au nord de la ville. Entièrement souterraine, la troisième ligne de métro reliera la Blécherette, les équipements sportifs de la Tuilière, l’éco-quartier des Plaines-du-Loup et le site de Beaulieu à la gare de Lausanne. Et, de là, à l’ensemble du canton.

 

BG trace la voie
Déjà sollicité pour la réalisation des équipements, la gestion des données, des études de faisabilité et du tracé du m2, premier métro automatique de Suisse, BG est impliqué plus largement encore sur la future ligne de métro. « Ce chantier mobilise beaucoup de compétences. Nous sommes sur tous les fronts, autant dans la construction souterraine, qui relève de ma responsabilité, que dans les équipements techniques et l’optimisation du métro », se félicite Azad ­Koliji, chef de projet pour la partie génie civil et expert en géotechnique. Pilote du groupement DAVEL (Dynamiser ­l’Avenir Lausannois), BG est mandaté pour fournir les prestations d’ingénierie civile et d’architecture pour deux lots principaux comprenant quatre stations (Beaulieu, Casernes, Plaines-du-Loup et Blécherette) et les trois tunnels qui les relient. Le Groupe BG a intégré le projet dès les phases préliminaires au niveau génie civil et réalisé une étude d’optimisation du tracé, l’expertise du projet d’ouvrage de la première étape du m3, ainsi que les études des équipements électromécaniques, des automatismes et du matériel roulant sur une majeure partie du tronçon.

Favoriser une combinaison de transports
Le projet est porté par la Direction générale de la mobilité et des routes de l’État de Vaud, la Ville de Lausanne et les Transports publics lausannois. Il s’inscrit dans le cadre des « Axes Forts » du projet d’agglomération Lausanne-Morges (PALM), et s’accompagne de la réalisation de nouvelles voies piétonnes, d’itinéraires cyclistes, de la mise en activité de bus à haut niveau de service et d’un tramway. Cette politique de mobilité volontaire augure des déplacements facilités grâce à un réseau de transports publics dense et interconnecté. Colonne vertébrale de ces ambitions, le développement du métro est jumelé à celui des stations envisagées comme des interfaces favorisant le passage d’un mode de transport à un autre.

Réalisé en milieu urbain très dense, le chantier souterrain se dessine aussi passionnant que complexe, avertit Azad Koliji. « La volonté est vraiment d’utiliser ce milieu souterrain pour économiser l’espace dans un concept de développement durable. Cette volonté s’accompagne de tous les défis inhérents à ce choix avec la traversée de quartiers et du cœur de la ville. Il faut étudier l’impact de tels travaux afin d’éviter des tassements ou d’autres effets défavorables au bâti. Il faut aussi compter avec des structures souterraines déjà existantes (galeries, réseaux de câbles). Tout doit être étudié afin de ne pas entrer en conflit avec ces structures, mais aussi afin de voir s’il y a l’opportunité de les utiliser comme accès logistiques ou de les intégrer dans le projet. »

Le m3 se construira par étapes dès 2024, sous réserve de l’obtention des permis de construire, et devrait être mis en service à l’horizon 2031. « En plus des aspects géologiques et des contraintes liées au génie civil, la conception du projet nécessite la prise en compte de nombreux autres paramètres, notamment architecturaux et paysagers, pour l’insertion des stations dans le tissu urbain », explique Azad Koliji.
À terme, la combinaison du m2 et du m3 permettra de transporter entre 9 500 et 11 500 voyageurs par heure et par sens aux heures de pointe, contre 5 800 actuellement.

Tunnels convertis en sources d’énergie
Au projet déjà riche en défis techniques vient se greffer une innovation. L’une des pistes de développement envisagées par le Maître d’ouvrage est d’utiliser l’énergie géothermique des tunnels et des stations comme source d’énergie renouvelable. Si la piste envisagée est validée, le groupement DAVEL sera impliqué dans l’intégration de telles géostructures énergétiques dans son projet de génie civil. BG s’inspirera alors du projet-pilote que le Groupe a mené à l’arrêt CEVA Lancy-Bachet, sur la ligne du Léman Express, pour réitérer l’expérience, soit récupérer l’énergie thermique du sol et la chaleur que dégage un métro ou un train lorsqu’il freine dans un tunnel ou une station pour la convertir en source d’énergie, et fournir cette énergie à des bâtiments situés en surface. L’interconnexion entre vie du haut et vie du bas pourra s’avérer plus que ­prometteuse.

Toutes les infos sur le projet : www.vd.ch/metros
(Article tiré du BG Magazine 2021, version actualisée sur le site)